Recherches scientifiques

La recherche scientifique

La sclérose en plaques est une maladie complexe qui s’exprime et évolue de manière différente pour chaque patient. Avec plus de 40 000 articles scientifiques publiés dans les 10 dernières années, la sclérose en plaques fait partie des maladies pour lesquelles les connaissances scientifiques progressent le plus rapidement. Ainsi, les progrès de la recherche ont permis une meilleure compréhension et une meilleure prise en charge de cette maladie. Néanmoins, des questions restent en suspens, notamment :

  • Quels sont les facteurs pronostiques à long terme de cette maladie ?
  • Comment prévoir et évaluer la réponse aux traitements ?
  • Comment mesurer la part entre l’inflammation et la neuro-dégénérescence de manière non invasive et répétée au cours du temps ?
  • Quels sont les mécanismes de réparation et de compensation qui limitent les conséquences de la démyélinisation ?

Répondre à ces questions permettra d’améliorer l’utilisation des thérapeutiques à notre disposition pour limiter le risque de handicap secondaire à cette maladie.

Dans ce but, le service de Neurologie du Pr Pelletier est associé depuis maintenant plus de 15 ans au service de recherche en IRM (CEMEREM) du Pr Guye, à l’université d’Aix Marseille et au CNRS (CRMBM UMR 7339) afin d’apporter sa contribution à la recherche scientifique et à l’innovation.

Le CEMEREM et le CRMBM (http://crmbm.univ-amu.fr)

Le CRMBM (Centre de Résonance Magnétique Biologique et Médicale) est un laboratoire de recherche en imagerie multimodale in vivo créé en 1985 par le Pr Cozzone sur le Campus de la Faculté de Médecine de Marseille. Le CRMBM est conjointement géré et financé par le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), l'AMU (Aix-Marseille Université) et l'AP-HM (Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille).

Avec un personnel multidisciplinaire de 80 scientifiques, ingénieurs et cliniciens, le CRMBM pilote les protocoles de recherche fondamentale et clinique qui lui sont propres ou dans le cadre de  collaborations nationales et internationales. C'est l'un des plus grands centres de recherche en IRM en Europe pour l'imagerie pré-clinique (des rongeurs) et l'IRM clinique (des êtres humains). Le service clinique destiné à l’exploration par IRM de l’être humain est appelé le CEMEREM (Centre d'Exploration Métabolique par Résonance Magnétique) et fait partie du pôle d'imagerie médicale de l'AP-HM.

Le CRMBM possède tous les équipements classiques nécessaires pour mener des recherches en sciences de la vie : cultures cellulaires, méthodes de séparation (HPLC), tests de biologie moléculaire, enzymologie, etc. Il  dispose de 2 spectromètres MR Bruker haute résolution à 4,7T et 9,4T utilisés pour l'étude des fluides biologiques, des extraits cellulaires et des organes perfusés. Pour les études IRM in vivo sur petits animaux, le CRMBM dispose d'un équipement de pointe avec un appareil Bruker Biospec Avance à 4,7T, un Bruker Avance 7T et un système Bruker Avance 500 WB à 11,75T dédié à l'étude de souris transgéniques.

Le CEMEREM mène des études d'imagerie et de spectrométrie par resonnance magnétique chez l'homme à 1,5T sur un appareil Siemens Avanto et à 3T sur un appareil Siemens Verio. En 2011, le projet pour l'acquisition, l'installation et l'exploitation d'un appareil IRM à 7T corps entier a été sélectionné et financé par l'initiative nationale EQUIPEX (Équipement d'excellence). Cet appareil corps entier 7T est entré en service en 2014 et les premiers patients ont réalisé leur IRM en 2017. Il s’agit du seul imageur 7T installé dans un environnement clinique en France.

Les trois appareils IRM corps entier (1.5 T , 3T  et 7 T) sont totalement et exclusivement consacrés à la recherche.

Depuis 2000, les chercheurs et les cliniciens du CRMBM et du CEMEREM ont publié plus de 500 articles scientifiques, et 55 thèses de doctorat ont été soutenues depuis 1985.

Venir au CEMEREM

Le CEMEREM se situe sur le site de l’hôpital de la Timone dans un bâtiment dédié (voir le plan).

Vous pouvez cliquer sur le plan pour l'afficher

Lors de votre arrivée au CEMEREM, vous serez accueilli par l’équipe médicale (médecins ou manipulateurs en radiologie). Le premier temps sera consacré à la vérification de l’absence de contre-indication à l’IRM. Ensuite le médecin vous informera sur le protocole dans lequel vous serez inclus et répondra à toutes vos interrogations sur ce protocole de recherche. Après obtention de votre accord, vous serez invité à vous débarrasser de tout objet métallique présent sur vous et l’IRM sera réalisée. Celle-ci pourra être complétée par des évaluations telles que des tests de marche ou des tests neuropsychologiques.

Les IRM réalisées sont principalement à but de recherche. Néanmoins votre neurologue traitant en recevra un double qu’il pourra utiliser pour vos soins.

Par ailleurs, si les cliniciens du service sont directement impliqués dans les travaux de recherche menés au CEMEREM,  ils collaborent également avec d'autres laboratoires de recherche. Ainsi, parmi les collaborations, on peut citer les travaux menés avec :

  • Le Dr Sophie Desplat-Jégo, immunologiste travaillant dans le laboratoire d'immunologie de l’hôpital de la Conception. Cette collaboration a pour but d’étudier des biomarqueurs de l’inflammation tel que le TWEAK, protéine de la famille des TNF. Ces marqueurs se dosent dans le sang. Le développement de tel biomarqueurs ont pour but de suivre l’effet des thérapeutiques sur l’inflammation et d’établir un pronostic individuel quant à l’évolution à long terme de la maladie.
  • Le Dr José Boucraut, immunologiste travaillant également dans le laboratoire d'immunologie de l’hôpital de la Conception. Cette collaboration a pour but d’étudier la valeur diagnostique et pronostique de marqueurs inflammatoires du système nerveux central obtenu après analyse du liquide cérébro-spinal. Ainsi cette collaboration a permis de conforter l’importance de la recherche d’une synthèse intrathécale d’immunoglobuline G mais également d’autres immunoglobulines.
  • Le Pr Pascal Auquier et le Dr Karine Baumstarck, épidémiologistes dans l’unité de recherche EA 3279 santé publique et maladies chroniques : qualité de vie concepts, usages et limites, déterminants, Aix Marseille université. Le Pr Auquier et son équipe travaillent sur le développement d’outils d'évaluation fiables de la qualité de vie. La qualité de vie est le jugement que porte une personne sur divers aspects de son bien-être physique, social et psychologique (OMS 1994). Pour évaluer l’effet de la maladie et des traitements sur la qualité de vie, il est indispensable de l'évaluer.
  • Le Dr Christine Lebrun-Frenay, neurologue au CHU Pasteur à Nice. Les services de neurologie du CHU de Marseille et de Nice travaillent en collaboration depuis de nombreuses années, sur le plan clinique mais également sur le plan de la recherche avec de nombreux projet de recherche en IRM, notamment sur les syndromes radiologiques isolés, correspondant à des patients dont il est fait la découverte fortuite de lésions évocatrices de sclérose en plaques sur une IRM cérébrale.
  • Le Pr David Brassat, neurologue au CHU de Toulouse, qui travaille sur des marqueurs de l’inflammation, notamment chez les patients ayant des thérapeutiques innovantes dans la sclérose en plaques, afin de mieux prédire la réponse aux traitements et de mieux suivre et prévenir les effets indésirables de ces derniers.
  • Le Pr Bertrand Fontaine, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris, qui travaille sur les facteurs de prédispositions génétiques associés à la sclérose en plaques.
  • Le Pr Romain Marignier, neurologue aux Hospices Civils de Lyon, qui travaille sur les maladies du spectre des neuro-myélites optiques. Il s’agit d’une famille de maladies cousines de la sclérose en plaques mais dont le mécanisme, l’évolution et les traitements sont différents.
  • Le Pr Pierre Labauge, neurologue au CHU de Montpellier, qui travaille sur les formes atypiques de sclérose en plaques et les maladies démyélinisante du SNC d’autre origine.

Cet aperçu des collaborations n’est pas exhaustif. Bien d’autres collaborations régionales, nationales et internationales sont menées dans le cadre de la recherche scientifique pour mieux caractériser la maladie et améliorer sa prise en charge et son pronostic. En particulier, des collaborations actives sont en place avec des équipes internationales concernant le développement de nouvelles séquences d’IRM (Londres, Boston, New York, Manheim).